« Quelles belles leçons je reçu de mon grand-père ! Elles eurent sur moi une influence décisive. D’entendre, si jeune, un vieillard me parler de nos écrivains, des romantiques dont il était presque le contemporain, souvent aussi des poètes latins qu’il lisait dans le texte, me donna le goût et le culte des lettres. Mais si, plutôt que d’autres, je compris et aimé les merveilles de la terre et du ciel, c’est beaucoup au bon docteur que je le dois. »

Le bel été – 1926

Né de parents drômois (Louise Lydie Jossaud et Louis Hyppolyte Auguste Faure), Gabriel passa son enfance à Tournon-sur-Rhône (07) et ses vacances entre Die et Vaugelas (26).
A Tournon, son goût pour les lettres se dévoila, notamment au contact de Joseph Parnin, professeur de Lettres en classe de rhétorique. Entre Die, Vaugelas et le Seillon, la nature l’enchanta et il apprit l’Italie.
En octobre 1894, il quitte pourtant l’Ardèche pour continuer ses études de droit, à Lyon (69) puis à Paris (75) où il devient « homme de lettres » et entre en 1901 aux Beaux-Arts.
Gabriel Faure mène une vie double, entre les Beaux-Arts où il termine sa carrière en tant qu’Inspecteur général aux Monuments Historiques et son activité d’écrivain, nourrie des souvenirs de son enfance, ses origines et l’Italie. Il n’en oublie pas pour autant la ville où son père, l’avocat Auguste Faure fut maire pendant 20 années.
En Drôme-Ardèche ou à Paris, Gabriel Faure est entouré d’amis à la richesse intellectuelle indiscutable :

  • le compositeur Gabriel Fauré, un ami de 20 ans, et de famille puisque son frère, Armand était sous-préfet à Tournon et ami d’Auguste Faure ;
  • l’écrivain et ministre des Affaires culturelles, André Malraux ;
  • l’écrivain italien Gabriele d’Annunzio ;
  • les Immortels Paul Valéry et Pierre Loti ;
  • Joseph Parnin, professeur de rhétorique, renommé et apprécié des lycéens tournonais ;
  • George Moussel ;
  • Jean Roche, architecte et conservateur du Musée tournonais ;
  • sans oublier ses éditeurs grenoblois (Jules Rey puis Benjamin Artaud, son gendre), la famille Colomb et les comparses de Charles Forot et membres du Pigeonnier, etc.

« C’est l’accueil que reçurent mes Heures d’Ombries (…) qui décida en quelques sorte de ma carrière et me tourna pour longtemps vers l’Italie… A combien de reprises ai-je ensuite franchi les Alpes ? A deux ou trois fois chaque année, pendant un tiers de siècle, cela ne doit pas être loin de la centaine… »
Mes Alyscamps – 1942

Le catalogue, comme l’exposition, en plus de présenter l’œuvre et la vie de Gabriel Faure nous font partager ses amours : pour la nature, pour ses amis et pour Tournon, qu’il défendit depuis Paris.

Gabriel Faure et Tournon

« Pour ce cher lycée, Gabriel Faure aurait remué ciel et terre. »
Suzy CADET – le Dauphiné Libéré du 17 mars 1967

1967 marque un nouvel événement dans la vie du lycée de Tournon-sur-Rhône. Plus de 400 ans après sa construction est célébré son baptême. Comme le veut la loi donc, tout juste 5 ans après la mort du tournonais Gabriel Faure, le bâtiment qui fut tour à tour Collège et Université, Collège royal, École militaire, Lycée, Lycée Impérial puis Lycée de garçons devient, le dimanche 14 mai 1967, Lycée Gabriel-Faure. Ce nom s’est imposé de lui-même devant l’action de « [l’]écrivain, [du] fonctionnaire des Beaux-Arts, [du] Tournonais et [de l’]ancien élève du lycée », comme il se désignait lors de l’inauguration de l’exposition de la Société des Amis des Arts du Vivarais et de la Vallée du Rhône, du 8 au 16 juillet 1919 au Lycée.

Gabriel Faure, depuis Paris, a toujours suivi l’évolution de son lycée, participant également à son 400e anniversaire. Mais c’est surtout à travers la défense du lycée que Gabriel Faure se distingue dans sa ville natale. Grâce à ses interventions, le portail d’entrée avec le fronton et la façade de la Chapelle sont classés aux Monuments Historiques par arrêté du 23 mars 1925. Le Parc est classé par arrêté du 25 juin 1932. Le Lycée est inscrit par arrêté du 27 septembre 1937. La Chapelle est classée parmi les Monuments Historiques au 27 août 1943. Le Parc, tel que nous le connaissons aujourd’hui encore témoigne de la protection de Gabriel Faure. En 1933, il était effectivement question de la construction du troisième pont entre Tournon et Tain, dont l’une des conséquence aurait été l’amputation d’une partie du parc. Le pont Gustave-Toursier est finalement construit à l’emplacement que nous lui connaissons.

Gabriel Faure participe également à l’embellissement de sa ville. Il choisit le sculpteur Antoine Sartorio pour réaliser l’un des plus remarquables Monuments aux Morts de France (inauguré le 11 juin 1922). Le protestant qu’il est demande l’érection d’un monument en l’honneur du Cardinal de Tournon (statue inaugurée le 12 juin 1924) et participe à la mise en valeur de notre patrimoine, avec ses amis rhone-alpins, au nom de l’histoire illustre tournonaise.

Gabriel Faure en quelques dates

1877 (15 mai) – Naissance de Gabriel Henri Louis Auguste Faure à Tournon.
1897 – Gabriel Faure quitte Lyon pour Paris.
1898 – Publication du premier ouvrage de Gabriel Faure, Berthe de Provence, sous le nom d’Auguste Faure.
1901 – Gabriel Faure entre aux Beaux-Arts.
1918 – Mariage avec Esther Gorgine Ducroix, dit Gette.
1936 – Mort de Gette Faure.
1962 (5 août) – Mort de Gabriel Faure, à l’age de 85 ans.
1967 (7 juin) – Baptême du lycée Gabriel-Faure.

La bibliographie de Gabriel Faure (lien vers un document PDF)

Gabriel Faure sur ce site :

L’année Gabriel Faure est lancée (Article paru le 2 juin 2007)

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